lundi 26 mars 2012

La présidentielle 2012 : une campagne inintéressante

Selon un sondage Ipsos, 65 % des Français estiment que la campagne présidentielle est peu intéressante[i]. Nous les comprenons ! Et pour cause ! Réduction du déficit oblige, les candidats ne parlent que d’économie. Enfin, d’économie : de comptabilité ou de gestion. Les débats économiques de fond, sur les bienfaits de la mondialisation, sur la libéralisation et la financiarisation de l’économie, à l’œuvre depuis les années 1980, sur le bienfondé de l’existence même des inégalités sociales (après tout pourquoi devrait-il y avoir des riches et pourquoi devrait il y avoir des pauvres ?) sont les grands absents de cette campagne. L’économie en tant que théorie de la répartition des richesses est invisible dans les débats de 2012. A la place, préférons les comptes d’apothicaires ; débattons du nombre de milliards d’euros nécessaires au financement de telle ou telle mesurette. Du fait de la crise de la dette, de la perte du triple A qui soulève la crainte d’un avenir aussi triste que celui de la Grèce, les candidats sont contraints de présenter des programmes autofinancés. Chaque mesure doit être chiffrée et son financement doit être explicité. 




Tout cela est stérile et vain. 

dimanche 25 mars 2012

Un aveu de taille du quotidien La Croix

On lit trop peu la rubrique « Livres et Idées » du quotidien assomptionniste La Croix. Livres et idées : cela nous dit bien ce que lit La Croix, et ce qu’elle en pense. Le numéro du jeudi 22 mars 2012 nous en donne un bon exemple. Ce numéro nous propose en effet (p. 16) une recension par le P. Marcel Neusch, assomptionniste, d’un ouvrage de Jean-Claude Larchet, « l’un des théologiens orthodoxes les plus en vues », intitulé L’Eglise Corps du Christ. Nature et structure, paru récemment aux éditions du Cerf. Que le P. Neusch soit attentif aux évolutions de la pensée orthodoxe est fort compréhensible : en effet, Jean-Claude Larchet nous présente une « image de l’Eglise » orthodoxe que l’on « gagne à mieux connaître si l’on veut progresser sur le chemin de l’unité ». Il s’agit donc, en rendant compte de ce livre, d’exposer rapidement les « divergences d’ordre théologique sur la nature de l’Eglise » entre catholiques et orthodoxes.
Ce qui surprend en revanche, ce sont les points qui suscitent l’approbation ou les réserves du P. Neusch. Par exemple, que l’auteur « marque à toute occasion sa réticence par rapport à la théologie romaine » ne semble pas appeler de la part du religieux assomptionniste davantage de commentaires. N’aurait-il pas été utile qu’un prêtre catholique vînt répondre aux objections formulées par un chrétien séparé contre la doctrine de l’Eglise de Rome ? Mais il est vrai qu’on peut encore attribuer une telle sobriété aux contraintes qu’impose évidemment au journaliste le cadre restreint d’un article de quotidien.

jeudi 22 mars 2012

Bref tour d'horizon de la discographie de Hasse (3) : La musique sacrée chorale

Compositeur catholique, Johann Adolf Hasse a composé de nombreuses œuvres sacrées tant pour l’institution vénitienne des Incurabili que pour la cour catholique de Dresde : on peut citer ainsi une dizaine de messes, deux Requiem, des Te Deum, des psaumes, écrits dans un style concertant très italien. Ce répertoire sacré choral a fait l’objet d’un certain nombre de disques, parfois de bonne qualité artistique.

mardi 13 mars 2012

Une contribution du quotidien La Croix à la Journée de la femme…

Mme Schori, présidente de l'Église épiscopalienne des Etats-Unis (Source : MessaInLatino)

Par souci peut-être d’apporter sa contribution à la Journée de la femme, le quotidien assomptionniste La Croix a jugé bon de publier le jeudi 8 mars un article (p. 19) signé par Tristan de Bourbon, correspondant du journal à Londres, intitulé « Les femmes prêtres trouvent leur place dans l’Eglise anglicane ». L’article se veut certainement neutre, informatif. Il se fonde sur le témoignage de trois femmes anglicanes : Rosie Harper, âgée de 56 ans, ancienne cantatrice, « prêtre » depuis 2000, Sally Hitchiner, âgée de 32 ans et Katie Tupling, âgée de 37 ans, « vicaire de trois paroisses proches de la ville de Derby ».

dimanche 11 mars 2012

Didone abbandonata de Hasse à Versailles le 10 mars 2012 : bref compte rendu

Le public français ne peut qu’être reconnaissant à Michael Hofstetter, à ses chanteurs et à ses musiciens de lui avoir fait découvrir une œuvre, et, de surcroît, une belle œuvre, de Johann Adolf Hasse. Le même public n’en est pas moins en droit de se demander pourquoi on a jugé indispensable de le priver d’un tiers de ladite œuvre. Car de da capo supprimés en récitatifs abrégés, ce n’est plus vraiment la Didone abbandonata de Hasse, opera seria créé à Hubertusburg le 7 octobre 1742, qu’il a pu entendre : c’est un opéra raccourci, terriblement raccourci – mais me dira-t-on, il en reste près de trois heures de musique – et non seulement raccourci, mais atteint jusque dans la cohérence de son intrigue et l’essence de sa musique.

jeudi 1 mars 2012

Bref tour d’horizon de la discographie de Hasse (2) : Les oratorios

Si l’on veut découvrir la musique de Johann Adolf Hasse sous un jour plus flatteur, il faut donc se tourner vers sa musique sacrée. On peut signaler tout d’abord, dans un style proche de celui du théâtre, les oratorios. Il ne s’agit pas ici de faire une critique systématique et méthodique des différents enregistrements, mais de fournir à une personne qui ne connaîtrait que très peu Hasse un petit guide pratique qui lui permettrait de se familiariser avec sa musique.